La Palatine, plume indocile !

La princesse Palatine par Hyacinthe Rigaud, 1718.
La princesse Palatine par Hyacinthe Rigaud, 1718.

L’histoire d’aujourd’hui est celle d’une princesse qui n’a pas sa langue dans sa poche. Une princesse qui ne sort pas non plus d’un conte de fée et dont le vœu le plus cher est « que celui qui a le premier inventé de chier ne pût chier, lui et toute sa race, qu’à coups de bâton ! ». Une princesse enfin qui avouera : « je suis trop franche pour écrire autrement que je ne pense ». Et c’est ça qu’on aime !

Enfilez vos binocles car je vous invite à venir fouiller dans l’abondante et hilarante correspondance (90 000 lettres, excusez-la du peu) que nous a léguée une princesse du Grand Siècle répondant au doux nom de Liselotte. La princesse dont je vous parle, c’est Charlotte-Élisabeth de Bavière (1652-1722), une princesse allemande, palatine disait-on à l’époque. Promise en mariage à Philippe d’Orléans (1640-1701), le frère de Louis XIV, elle devient en même temps belle-sœur du Roi Soleil et duchesse d’Orléans, et s’installe à la cour de Versailles en 1671, elle a dix-neuf ans.

Louis XIV, qui l’aimait bien, dit d’elle que c’est une « grande gueule », et il a bien raison… C’est vrai que quand Liselotte a quelque chose à dire, elle le dit ! Du style : « quand les médecins mettent ainsi tout en latin, j’ai toujours envie de leur dire comme M. Grichar dans la comédie : “Eh, parle français, excrément de colège !” ». Vous l’aurez compris, c’est une marrante et une bonne vivante ! Saint-Simon (1675-1755) la dépeint en ces termes : « Elle tenoit beaucoup plus de l’homme que de la femme, elle étoit forte, courageuse, allemande au dernier point, franche, droite, bonne, bienfaisante…, sauvage, toujours enfermée à écrire, dure, rude, se prenant aisément d’aversion, nulle complaisance, nul tour dans l’esprit, quoiqu’elle ne manquât pas d’esprit ; la figure et le rustre d’un suisse ; capable avec cela d’une amitié tendre et inviolable ». Quand il s’agit de se décrire elle-même, la Palatine n’y va pas par quatre chemins : « Ma graisse s’est mal placée, de sorte qu’elle me va mal. J’ai, sauf votre respect, un derrière effroyable, un ventre, des hanches et des épaules énormes, la gorge et la poitrine très plates. À vrai dire, je suis une figure affreuse, mais j’ai le bonheur de ne pas m’en soucier, car je ne souhaite pas que quelqu’un tombe amoureux de moi. Je suis persuadée que mes bons amis ne regarderont que mon caractère, pas ma figure ».

Amoureux, on sait en tout cas que son mari ne l’était pas… En même temps, reines et princesses en ces temps-là ne connaissent que bien rarement des mariages d’amour… Son mari donc, Philippe d’Orléans, est trop occupé à cajoler ses mignons et à batifoler avec le chevalier de Lorraine (toute la cour le sait) pour se préoccuper de son épouse. Non, avec sa femme, ce coquet de Philippe préfère jouer à la poupée : « Monsieur, qui aimait extrêmement la parure, aurait eu mille querelles avec moi, pour savoir qui porterait les diamants les plus beaux… Jamais on ne m’a parée sans que lui-même n’ordonat ma toilette entière ; il me mettait lui-même le rouge sur les joues » (p. 38). Avec un mari qui porte plus de bijoux qu’une cagole, voilà notre Liselotte bien avancée… Mais c’est une femme intelligente, elle comprend très rapidement les penchants de son mari et se résigne. En 1693, elle s’en amuse même en écrivant : « Pour ce qui est de Monsieur, j’ai beau faire de mon mieux pour le persuader que je ne veux pas le troubler dans ses divertissements et son amour des hommes, il croit toujours que je veux l’empêcher de donner tout son bien à ses galants… ». Elle ajoutera en 1718, quelque temps après la mort de Philippe : « J’ai obéi à feu Monsieur en ne l’importunant plus de mes embrassements, et j’ai vécu avec lui avec beaucoup de respect et de soumission » (p. 33).

Malgré l’absence d’attirance de Monsieur pour Madame, il a tout de même fallu, en tant que frère du roi, rentrer dans la course à l’héritier mâle. De cette quête naîtront trois enfants : Alexandre-Louis qui disparaît dans la fleur de ses trois ans en laissant notre princesse fortement affectée, puis Philippe d’Orléans (comme papa) et enfin Élisabeth-Charlotte d’Orléans (comme maman). Oui, à cette époque on ne se cassait pas trop la tête à trouver des prénoms… Après cette dernière naissance en 1676, il semblerait que Philippe d’Orléans (Père, bien sûr) n’y soit pas revenu. En tous cas, vingt ans plus tard, le 2 septembre 1696 plus exactement, elle écrira non sans humour : « Si l’on peut recouvrer sa virginité après n’avoir pas, pendant dix-neuf ans, couché avec son mari, pour sûr je suis redevenue vierge ! ».

Mal aimée, la pauvre Liselotte se trouve aussi mal lotie… En effet, elle ne se sent pas à son aise au château de Fontainebleau où elle passe une partie de son temps, et où aller déféquer est une vraie mission ! Aussi déclare-t-elle à sa cousine et marraine, la duchesse Sophie-Charlotte de Hanovre, le 9 octobre 1694 : « Vous êtes bien heureuse d’aller chier quand vous voulez ; chiez donc tout votre chien de soûl. Nous n’en sommes pas de même ici, où je suis obligée de garder mon étron pour le soir ; il n’y a point de frotoir aux maisons du côté de la forêt. J’ai le malheur d’en habiter une, et par conséquent le chagrin d’aller chier dehors, ce qui me fâche, parce que j’aime à chier à mon aise, et je ne chie pas à mon aise quand mon cul ne porte sur rien. Item, tout le monde nous voit chier ; il y passe des femmes, des hommes, des filles, des garçons, des abbés et des suisses ; vous voyez par là que nul plaisir sans peine, et qui si on ne chiait point, je serais à Fontainebleau comme le poisson dans l’eau. Il est très-chagrinant que mes plaisirs soient traversés par des étrons ; je voudrais que celui qui a le premier inventé de chier, ne pût chier, lui et toute sa race, qu’à coups de bâton. Comment, mordi ! qu’il faille qu’on ne puisse vivre sans chier ? Soyez à table avec la meilleure compagnie du monde, qu’il vous prenne envie de chier, il vous faut aller chier. Soyez avec une jolie fille, une femme qui vous plaise ; qu’il vous prenne envie de chier, il faut aller chier ou crever. Ah ! maudit chier, je ne sache point plus vilaine chose que de chier. Voyez passer une jolie personne, bien mignonne, bien propre, vous vous récriez : ah ! que cela serait joli si cela ne chiait pas ! Je le pardonne à des crocheteurs, à des soldats, aux gardes, à des porteurs de chaises, et à des gens de ce calibre-là. Mais les empereurs chient, les impératrices chient, le pape chie, les cardinaux chient, les princes chient, les archevêques et les évêques chient, les généraux d’ordre chient, les curés et les vicaires chient. Avouez donc que le monde est rempli de vilaines gens, car enfin, on chie en l’air, on chie sur terre, on chie dans la mer, tout l’univers est rempli de chieurs et les rues de Fontainebleau de merde, car ils font des étrons plus gros que vous, madame. Si vous croyez baiser une belle petite bouche avec des dents bien blanches, vous baisez un moulin à merde ; tous les mets les plus délicats, les biscuits, les pâtés, les tourtes, les perdrix, les jambons, les faisans, tout n’est que pour faire de la merde mâchée, etc. » (p. 385). Voilà, ça c’est dit !

Mais la réponse de sa marraine, le 31 octobre 1694, est tout aussi délectable de crudité et de sincérité : « C’est un plaisant raisonnement de merde que celui que vous faites sur le sujet de chier, et il paraît bien que vous ne connaissez guère les plaisirs, puisque vous ignorez celui qu’il y a à chier ; c’est le plus grand de vos malheurs. Il faut n’avoir chié de sa vie, pour n’avoir senti le plaisir qu’il y a de chier ; car l’on peut dire que de toutes les nécessités à quoi la nature nous a assujettis, celle de chier est la plus agréable. On voit peu de personnes qui chient qui ne trouvent que leur étron sent bon […] » La lettre se poursuit et s’étend à l’univers de la gastronomie en rappelant que « les boudins, les andouilles et les saucisses [sont] des ragoûts dans des sacs à merde ». La duchesse nous apprend également que « les plus belles femmes sont celles qui chient le mieux ; celles qui ne chient pas deviennent sèches et maigres, et par conséquent laides. Les beaux teintes ne s’entretiennent que par de fréquents lavements qui font chier ; c’est donc à la merde que nous avons obligation de la beauté ». Et puis, tel Socrate qui affirmait qu’il « faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger », Sophie-Charlotte de Hanovre estime que « manger et chier, chier et manger, ce sont des actions qui se suivent et se succèdent les uns aux autres, et l’on peut dire qu’on ne mange que pour chier, comme on ne chie que pour manger » (p. 386-89).

Non, vous ne rêvez pas, il s’agit bien de la correspondance de ces deux nobles damoiselles !

Liselotte et Sophie de Hanovre
Liselotte et Sophie de Hanovre

Vous l’aurez compris, pour survivre à la cour, loin de son Palatinat natal, de sa famille et de ses amis, il fallait s’entourer de quelques bonnes copines avec lesquelles ont pouvait jaser un peu, raconter ses histoires de cœur et échanger des potins. Pour les passionnés d’histoire, c’est une véritable mine d’information sur les intrigues et les mœurs des courtisans car Liselotte, en fine observatrice de la cour, note tout et raconte tout… Aussi permettez-moi ici de vous rapporter quelques perles épistolaires de cette grande Madame (orthographe certifiée authentique).

Son courrier était ouvert sur ordre du roi par Monsieur de Torcy, le surintendant des postes, et elle le savait. Qu’à cela ne tienne, elle s’en donne à cœur joie en racontant sans se cacher tout ce qu’elle a à dire, et en passant n’hésite pas à balancer une bonne vieille pique à ceux qui interceptent son courrier : « ce sont les méchantes gens et non le mauvais temps qui sont cause que je ne reçois pas exactement mes lettres de Hanovre. Ce qui me prouve clairement qu’on me fait des bouffonneries c’est que, par exemple, on me remets tel jour trois postes du vendredi qu’on a arrêtés au passage, mais pas du tout celle que je devrais recevoir ce jour-là ; une autre fois on fait de même avec la poste du lundi et pour bien me montrer que mes lettres ont été ouvertes, puis recachetées, on prend un feuillet qui appartient au dernier paquet et on le met dans le premier, et tous les feuillets des autres paquets on les entremêlent tellement que pour pouvoir lire les lettres il faut perdre un quart d’heure à les ranger » (Versailles, le 16 mars 1709). Pas facile tous les jours de vivre à la cour ! Il s’y passe des choses qui la font vraiment ch***, comme nous l’avons vu plus haut, mais elle a décidé de ne pas se laisser faire et de se servir de la correspondance comme un exutoire.

Le premier objet de sa haine et de son dégoût, c’est Madame de Maintenon, la favorite de Louis XIV. D’ailleurs, dans ses lettres, elle avait pris l’habitude de l’appeler « vieille ordure », « ordure du roi » ou encore « vieille guenipe ». Jalouse de la Maintenon ? C’est bien possible, on sait en tout cas que la princesse était folle d’admiration pour Louis. Aussi devait-elle souffrir que la Maintenon se dresse continuellement entre eux deux. Elle s’en plaint d’ailleurs en ces termes : « la vieille guenipe n’a jamais voulu que je me mêlasse de quoi que ce fût, car elle ne voulait pas que j’eusse des motifs de causer avec le roi ».

Mais Liselotte n’aime pas non plus sa bru Françoise-Marie de Bourbon, qu’elle taxe de « crotte de souris » bien que celle-ci soit la fille de Louis XIV. Dans sa lettre du 10 octobre 1693, elle la décrit ainsi : « la femme de mon fils est une désagréable et méchante créature, qui ne s’inquiète pas de mon fils et méprise Monsieur ». Elle rajoute plus loin que « son orgueil et sa mauvaise humeur sont insupportables, et sa figure parfaitement désagréable : elle ressemble comme deux gouttes d’eau à un derrière, sauf votre respect. Avec cela, elle est toute de guingois, elle a une prononciation affreuse, comme si elle avait la bouche pleine de bouillie, et une tête qui branle toujours. Voilà le beau cadeau que nous a fait la vieille ordure [La Maintenon donc]… mais la naissance tient lieu de tout… Elle tourmente ferme son mari ».

En même temps, dès qu’une donzelle tourne autour de son fils, ça la défrise… D’ailleurs, elle se réjouit, le 5 janvier 1710, de la rupture de celui-ci avec une maîtresse dont il était tombé amoureux : « Mon fils a enfin, de son propre mouvement, brisé avec sa brunette. Il ne la verra plus. Il lui en coûte, car il l’aime toujours encore, mais il a les motifs les plus puissants du monde d’agir de la sorte. D’abord elle était horriblement rapace, jamais il ne lui donnait assez ; secondement, elle le traitait comme un esclave, lui disait des mots grossiers comme on n’en dit pas à un valet de chiens : elle lui donnait des coups de pied ; elle exigeait de lui une soumission telle qu’au premier signe il lui fallait tout quitter pour venir lui rendre ses devoirs. »

Et puis il y a autre chose que Liselotte trouve pénible, ce sont les sermons. Il faut dire qu’elle l’a un peu mauvaise avec l’Église et les prêtres catholiques parce que pour officialiser son mariage avec Monsieur le frère du Roi, elle a dû renoncer à sa foi protestante et embrasser le culte d’État. Aussi, elle désapprouve certains aspects du dogme et s’ennuie ferme à la messe… Mais au lieu de faire semblant, comme les autres, et d’attendre que l’heure tourne, elle préfère dire franchement ce qu’elle en pense, notamment à sa marraine de Hanovre : « Je suis comme vous, de ma vie je n’ai pu comprendre l’Apocalypse. Mon confesseur actuel est raisonnable en tout, sauf en ce qui a trait à la religion. […] Il veut qu’on admire tout. J’en suis incapable, je ne donne pas là-dedans. En outre, dit-il, je ne suis pas assez docile. Mais je lui ai dit sans ambages que j’étais trop vieille pour croire à toutes ces bagatelles de miracles » (Marly, 18 avril 1709). Elle voudrait juste pouvoir profiter de la messe pour piquer un somme, comme dans son enfance : « On ne m’a jamais grondée pour dormir à l’église, je m’y suis donc si fort habituée que je ne puis m’en défendre ». Mais le Roi ne l’entend pas de cette oreille et le 20 février 1695, elle s’en désole : « c’est un grand honneur d’être assise au sermon à côté du Roi, mais je laisserais volontiers cet honneur à quelqu’un d’autre, car Sa Majesté me refuse le sommeil. Dès que je m’endors, le Roi me pousse du coude et me réveille ; je ne puis ainsi ni m’endormir pour de bon, ni me réveiller vraiment… ».

Décidément, la vie n’est pas toujours rose à la cour ! Alors Liselotte ne manque pas une occasion de bien se marrer, la vacharde, comme elle le raconte dans une lettre à la Raugrave Louise : « Je viens de rire aux larmes. Je crois qu’en huit ans il ne m’était pas arrivé de rire si cordialement. Une bien grosse dame, la maréchale de Clérembault, a failli tomber dans le feu. Elle a si drôlement trébuché par-dessus l’un de mes petits chiens, que de ma vie je n’ai rien vu d’aussi plaisant ». On s’amuse comme on peut, hein… Il en est de même pour la femme du duc de Bourgogne. Elle aussi s’ennuie, notamment avec son mari, alors elle décide de lui faire une blague un peu coquine. Et c’est Liselotte qui raconte l’anecdote à sa marraine, le 19 janvier 1710 : « Vous aurez sans nul doute entendu raconter combien le duc de Bourgogne est dévôt. Il l’est au point qu’il ne veut regarder d’autre femme que la sienne. Celle-ci, pour le taquiner un peu, dit une fois à Mme de La Vrillière de se mettre à sa place dans son lit. Ce soir-là elle fit semblant d’avoir bien sommeil. Le duc, heureux de ce que sa femme voulût une fois se coucher de bonne heure, et avant lui, se déshabilla bien vite pour aller se coucher aussi. Quand il entra dans la chambre de sa femme, il demanda : « Où est Madame ? » Elle répondit : « Me voicy » comme si elle était couchée, et lui d’aller vite vers le lit, de se débarrasser de sa robe de chambre et d’y sauter. Mais à peine y était-il que la duchesse s’approcha et faisant semblant d’être fâchée : « Est-il possible, dit-elle, que vous qui faittes le devot je vous trouve couché entre deux drap avec une des plus jolis dames de ces pais cy ? » — « Que voulles-vous dire ? », s’écria-t-il. — « Reguardes qui est couché auprès de vous », répondit-elle. Il se mit en colère et prit le moine par les épaules. Il jeta la dame hors du lit, elle n’eut pas le temps de se remettre ni de prendre ses pantoufles devant le lit, car il voulait très sérieusement la battre avec ses pantoufles à lui : elle dut se sauver sans sa chaussure ; il ne put la rattraper, mais il lui criait toute sorte d’invectives : « Villaine effrontée » était ce qu’il lui disait de moins fort » !

À travers ses correspondances, Liselotte nous propose une petite escapade indiscrète dans l’intimité de la cour de Louis XIV et dans le quotidien des courtisans. Ses lettres culottées recèlent mille et une anecdotes que je vous invite à découvrir ici. Néanmoins, je ne pouvais pas vous quitter sans vous en raconter une dernière, pour la route. Un petit moment d’intimité entre Liselotte et Philippe, dans le lit conjugal. Et vous allez voir que faute de copuler, avec Liselotte on pouvait au moins se marrer ! Ainsi, elle raconte à la comtesse Louise que son mari « apportait toujours au lit un chapelet d’où pendait une quantité de médailles, et qui lui servait à faire ses prières avant de s’endormir. Quand cela était fini, j’entendais un gros fracas causé par les médailles, comme s’il les promenait sous la couverture. Je lui dis : « Dieu me le pardonne, mais je soupçonne que vous faites promener vos reliques et vos images de la Vierge dans un pays qui leur est inconnu ». Monsieur répondit : « Taisez-vous, dormez ; vous ne savez pas ce que vous dites ». Une nuit, je me levais tout doucement, je plaçais la lumière de manière à éclairer tout le lit, et au moment où il promenait ses médailles sous la couverture, je le saisis par le bras, et lui dit en riant : « Pour le coup, vous ne sauriez plus le nier ». Monsieur se mit à rire, et dit : « Vous qui avez été huguenote, vous ne savez pas le pouvoir des reliques et images de la sainte Vierge. Elles garantissent de tout mal les parties qu’on en frotte ». Je répondis : « Je vous demande pardon, Monsieur, mais vous ne me persuaderez point que c’est honorer la Vierge, que de promener son image sur les parties destinées à ôter la virginité ». Monsieur ne put s’empêcher de rire, et dit : « Je vous prie, ne le dites à personne » (p. 276). Pauvre Philippe, si tu savais !

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MA BIBLIO :

Correspondance complète de Madame Duchesse d’Orléans […], Paris, 1869. Tomes 1 et 2.
VAN DER CRUYSSE Dirk, Madame Palatine, princesse européenne, Fayard, 1988.
PETITFILS Jean-Christian, Le Régent, Fayard, 1986.

6 réflexions sur “La Palatine, plume indocile !

    1. Bonjour, il faut cliquer sur les phrases en rouge ce sont des liens qui mènent aux différents ouvrages dans lesquels j’ai puisé, et que vous pouvez retrouver en bas de page dans la bibliographie 🙂

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