Après la Révolution française, dès 1795, les femmes ayant échappé de justesse à l’échafaud ainsi que les descendantes de guillotinés se réunissaient à Paris pour s’encanailler lors du célèbre Bal des victimes organisé en mémoire de leurs proches décapités. En arrivant, les convives se saluaient à la victime, c’est-à-dire en effectuant « un mouvement de tête particulier, où le front ne s’inclinait qu’une fois et brusquement, [imitant] la convulsion d’une tête qui tombe… ». Je ne vous dis pas l’ambiance… !
Le dress code des femmes de cette jeunesse thermidorienne était simple et tout en symbole : porter une robe à la désespérée (rappelant la chemise de prisonnière) ainsi que la fameuse coiffure à la victime. Pour la réaliser rien de plus simple, il suffit de relever ses cheveux à l’aide d’un peigne (la cadenette) afin de dégager la nuque à l’instar de celles qui s’apprêtaient à subir la décollation. Certaines n’hésitaient pas à pousser l’excentricité en coupant leurs cheveux à ras jusqu’au sommet du crâne.
Pour compléter ce look du meilleur goût, il ne manquait plus qu’à ajouter la dernière petite touche, l’accessoire indispensable, un mince ruban rouge noué autour du cou imitant à merveille le coup de couperet, et le tour était joué.
Cette mode fut très en vogue durant trois mois auprès des jeunes filles de l’aristocratie mais, comme vous pouvez vous en douter, nombreux sont ceux qui râlèrent — au nom de la Gaule Chevelue de leurs ancêtres — contre cette coiffure qui « défigure les femmes ».
En même temps, après l’interdiction du port de la perruque par la Convention (1792) dans un but d’égalité des apparences, on abandonnait peu à peu les perruques et leurs noms affriolants de « Turlututu », « Jeune amant repenti », ou encore « Culbute audacieuse » ! Les coiffures à l’antique, très courtes, refaisaient surface et la coiffure à la victime prit ainsi le nom de coiffure à la Titus , à la Brutus ou à la Caracalla.
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😉 une chronique fashion à lire sur la plage !
j’ai découvert votre blog il y a trois semaines et vous avez rejoint mes favoris : félicitations pour votre travail et votre style.
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L’histoire comme je l’aime ! Bravo pour vos articles passionnants.
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Rare de voir des gens bien écrire, merci 🙂
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Quel mauvais goût, ça ne les avait pas assez traumatisées? je n’avais jamais entendu cette histoire, merci.
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