Quand la Charité fout le Bazar : l’histoire d’un funeste incendie

Le Petit journal. Supplément du dimanche, 16 mai 1897
Le Petit journal, 16 mai 1897

Une voyante qui prédit un drame, des femmes qui se transforment en torches vivantes et des dandys qui se fraient un chemin à coups de canne parmi les corps gisants qui s’amoncellent… Bienvenue au Bazar de la Charité ! Aujourd’hui, je vais vous conter un événement tragique qui a ébranlé le Grand Monde parisien en 1897, l’incendie du Bazar de la Charité. Mais laissez-moi d’abord vous remémorer l’ambiance de l’époque ; c’est parti pour une immersion dans le gratin parisien de cette toute fin du XIXe siècle.

Nous sommes en plein cœur de la Belle Époque (1879-1914), alors que la vie mondaine parisienne est à son apogée. C’est à ce moment qu’apparaît la notion de Tout Paris ; depuis plus d’un siècle, l’élite urbaine a délaissé la sociabilité de Cour d’Ancien-Régime pour se retrouver entre-soi, dans les salons cossus de la capitale. Avec l’instauration de la IIIe République (1870-1940) et l’enrichissement lié à la révolution industrielle, l’ancienne élite aristocratique subit une profonde mutation et se voit envahie par la grande bourgeoisie d’affaires qui s’élève socialement grâce au capital. Cette nouvelle élite composite se retrouve ainsi mêlée dans les soirées mondaines où il est primordial de se montrer, d’être en représentation permanente, afin d’acquérir toujours plus de notoriété.

Contrairement au XVIIIe siècle, siècle des Lumières et de l’athéisme, période de désinvolture, de transgression et de mondanités libertines ; le XIXe siècle s’est avéré plus misogyne et puritain. C’est un siècle machiste et militaire dans lequel le Code Napoléon cantonne la femme au rang de mineure légale ; une reproductrice bonne à élever les enfants et à aller à la messe. « Nous les élevons comme des saintes, puis nous les livrons comme des pouliches » écrivait George Sand. La femme de l’élite, engoncée dans son corset, est incapable de se vêtir seule et de se mouvoir à son aise. Son vêtement, carcan lourd et coercitif, reflète cet idéal d’une féminité « ostentatoire et improductive », selon l’expression de Vigarello.

Souffrance et soumission sont les maîtres mots. On apprend aux jeunes filles à tenir leur rang, à être gentilles et polies. Rappelez-vous, Les Malheurs de Sophie de la comtesse de Ségur, publié en 1858 et lu par un grand nombre de petites filles de la bourgeoisie. Les mésaventures de Sophie sont dues à son incapacité à se contrôler, son comportement transgressif, sa sauvagerie. Non, le rôle de la femme de l’élite, c’est de suivre la morale chrétienne et d’accomplir son devoir de charité envers les pauvres. En effet, par peur des révoltes des classes populaires, et face aux troubles occasionnés par les mouvements ouvriers, la haute société tente de maintenir une paix sociale en se distinguant par sa philanthropie. Se développe ainsi une sorte d’hypocrisie de la bienfaisance…

pour soulager vos pauvres

Au XIXe siècle, la charité, c’est le dernier chic ! Et c’est aux femmes qu’incombe l’organisation de cette charité ecclésiastique et mondaine, à travers les patronages catholiques, les bals et galas (la charité dansante), et les ventes de bienfaisance. Ce sont ces dames patronnesses qui tiennent les salons, gèrent la liste des invités et arrangent les rencontres dans ces épicentres de la mondanité que constituent les œuvres de charité. Car il faut savoir que ces réjouissances sont relayées dans toute la presse, à l’instar du très luxueux « bal des Indigents » qui s’est déroulé à l’Opéra de Paris le 15 février 1830. Mais j’arrête ici ce préambule et j’en viens à mon Bazar !

Le Bazar de la Charité est un de ces lieux à la mode, rapidement devenu le rendez-vous des happy few de la haute société parisienne. Il s’agit d’une organisation caritative fondée en 1885 par Henry Blount, un financier membre de la haute bourgeoisie catholique, et présidée par le baron de Mackau, député de l’Orne, dans le but de réunir chaque année des œuvres de bienfaisance. Douze ans après son ouverture, et après avoir engrangé la coquette somme de sept millions de francs or, le Bazar initialement installé sur le faubourg Saint-Honoré déménage en 1897 au 17 rue Jean-Goujon dans le 8e arrondissement de Paris.

C’est dans ce tout nouveau lieu dédié aux bienfaisances mondaines que la comtesse de Maillé, alors à la tête des cercles catholiques d’ouvriers, choisit d’organiser une vente d’objets au profit des plus démunis. En amont de l’événement, le 21 mars 1897, elle tient chez elle une réception afin de récolter l’obole du gotha du Tout-Paris. Pour animer cette soirée, elle convie également la célèbre voyante de la rue de Paradis, Henriette Couëdon. Mais voilà que pendant la soirée, Henriette entre en une sorte de transe et déclare : « Près des Champs-Élysées, je vois un endroit pas élevé, qui n’est pas pour la pitié, mais qui en est approché dans un but de charité qui n’est pas la vérité. Je vois le feu s’élever et les gens hurler. Des chairs grillées, des corps calcinés. J’en vois comme par pelletées… » (Le Gaulois du 15 mai 1897). Ah, elle savait mettre l’ambiance Henriette !

Henriette Cou‘don, dans son cabinet de la Rue Paradis. Gravure de l’Illustration avril 1897
Henriette Couëdon, dans son cabinet de la Rue Paradis. Gravure de l’Illustration avril 1897.

Bien entendu, l’auditoire est saisi d’effroi, sauf José-Maria de Heredia, un poète en vogue à l’époque qui déclarera : « C’est peut-être impressionnant, mais c’est de la bien mauvaise poésie ». Et puis la soirée se poursuit et l’on oublie la sombre prophétie d’Henriette jusqu’au jour fatidique… Ce jour arrive, le 4 mai 1897, et tout le gratin se presse rue Jean-Goujon dans la hâte de se rendre au Bazar de la Charité présidé cette année par Son Altesse Royale la duchesse d’Alençon, la sœur de l’impératrice Sissi. Les 1200 invités venus verser quelques sous aux nécessiteux paradent en grande pompe.

Le Bazar est un bel et grand édifice de plus de 1 000 m², entièrement construit en sapin fraîchement verni et couronné d’une toiture de verre dissimulée sous un long vélum jaune. À l’intérieur, la décoration était des plus pittoresque : on avait racheté un décor provenant de l’exposition du Théâtre et de la Musique qui s’était tenue au Palais de l’Industrie en 1896. Il s’agissait de la reconstitution en carton-pâte réalisée par Chapron, décorateur de l’Opéra, d’une rue médiévale du Vieux-Paris. « C’était une construction légère, dans le genre des décors de théâtre, et qui mesurait 80 mètres de longueur sur 10 de large. Cette rue était bordée d’auberges, d’échoppes, de petits hôtels du moyen-âge, où les boutiques des vendeuses, au nombre de vingt-deux, étaient installées ». Des tentures, des draperies et des enseignes surmontaient ces boutiques tenues par les dames patronnesses qui y vendaient à prix modérés bijoux, bibelots, lingeries et colifichets… « L’ensemble de l’installation était du plus bel effet. On avait malheureusement commis l’imprudence de condamner, pour gagner un peu de place, la plupart des portes précédemment existantes, imprudence d’autant plus grave que les portes conservées s’ouvraient toutes en dedans ».

Bazar de la Charité, reconstitution d’une rue du Vieux-Paris
Bazar de la Charité, reconstitution d’une rue du Vieux-Paris, 1897.

Au fond du Bazar, on avait également installé sous un appentis en planche un cinématographe des frères Lumières. Ah, le cinéma ! Depuis la naissance du cinématographe, deux ans auparavant, plus aucune festivité mondaine ne se passait sans la présence d’un de ces appareils à projection animée destinés à subjuguer et divertir les foules. Pour seulement cinquante centimes, les invités de la vente de charité allaient pouvoir assister à la projection de La sortie des usines Lumière à Lyon, L’arrivée du train en gare de La Ciotat et L’arroseur arrosé. Quelle aubaine !

Vers quatre heures de l’après-midi, quelques minutes après le départ du Nonce apostolique venu bénir les lieux et tandis que la fête battait son plein, Bellac, le projectionniste s’apprête tranquillement à changer une bobine de film. L’éclairage servant à projeter l’image sur la toile était fourni par une lumière oxyéthérique (utilisant l’oxygène et l’éther), un chalumeau-securitas dit aussi multi-saturateur, de la marque SECURITAS !. Cette lanterne à éther dont la marque garantit une sécurité à toute épreuve est quasiment vide, il faut la remplir à nouveau. Bellac n’y voit pas très clair dans l’obscurité de la cabine et demande à son jeune assistant de l’éclairer. Le bougre craque une allumette suédoise au milieu des vapeurs d’éther et le ruban de Celluloïd sorti hors de la bobine s’embrase en un éclair. Immédiatement, « le Bazar tout entier, fait de planches et de sapin, de toile goudronnée, de tentures, fut la proie des flammes ». Les flammes courent le long des boiseries et des débris incandescents s’abattent sur la foule en panique qui aussitôt « se rua aux portes mêmes qu’on savait condamnées, mais qu’on espérait forcer : malheureusement, elles résistèrent à la poussée et devant elles, au milieu des cris et des flammes, on s’écrasa, se piétina, et un amoncellement de corps se fit, tandis que le Bazar tout entier n’était plus, en un instant, qu’un immense brasier, qui, six minutes plus tard, s’éteignait de lui-même après avoir tout détruit ». Imaginez, le choc !

Le journaliste du Figaro qui arrive sur les lieux quelques minutes après le drame raconte : « On vit un spectacle inoubliable dans cet immense cadre de feu formé par l’ensemble du bazar, où tout brûle à la fois, boutiques, cloisons, planchers et façades, des hommes, des femmes, des enfants se tordent, poussant des hurlements de damnés, essayant en vain de trouver une issue, puis flambent à leur tour et retombent au monceau toujours grossissant de cadavres calcinés » (Figaro, 5 mai 1897). Parmi les nombreuses victimes se trouvaient « les plus grands noms de l’aristocratie française et de la haute société parisienne, parmi lesquels ceux de la duchesse d’Alençon, sœur de l’Impératrice d’Autriche; de la comtesse d’Hunolstein, sœur du douzième duc d’Uzès ; de la marquise Maison, sœur du baron de Mackau, président du comité d’organisation du Bazar ; de la baronne de Vatimesnil, belle-soeur de la précédente ; de la baronne de Laumont ; de la générale Warnet ; de la générale Chevals ; de madame de Carayon-La-Tour ; des deux filles du comte de Chevilly ; du général Munier ; de madame Jacques Haussmann et de cent autres ».

Les cadavres calcinés sont ramassés à la pelle (souvenez-vous de la prophétie d’Henriette), et l’on constate que sur les 125 victimes il y eut 118 femmes et 7 hommes, selon le site officiel de l’association Mémorial du Bazar de la Charité et Le Petit Journal. Ces quelques victimes masculines ce sont des vieillards, un groom de 14 ans et un médecin volontaire, le docteur Feulard, « qui, après avoir sauvé sa femme, puis deux religieuses, rentra une troisième fois dans la fournaise pour y chercher son enfant » et n’en ressortira jamais… Mais attendez, 118 femmes et 7 hommes ! Que s’est-il passé dans ce Bazar et comment expliquer cette hécatombe quasi exclusivement féminine ?

« Qu’ont fait les hommes ? », c’est le titre de la Une de L’Écho de Paris du 14 mai 1897 rédigée par la journaliste féministe Séverine et dans laquelle elle s’insurge que « parmi ces hommes (ils étaient environ deux cents), on en cite deux qui furent admirables et jusqu’à dix en tout qui firent leur devoir. Le reste détala, non seulement ne sauvant personne, mais encore se frayant un passage dans la chair féminine, à coups de pieds, à coups de poing, à coups de talons, à coups de canne ». Ce n’est pas joli-joli tout ça… !

Le journal Le Matin rapporte également que « les femmes ont brûlé comme des brebis dans la bergerie, toutes serrées les unes contre les autres… Quant aux hommes, je préférerais n’en pas parler : ils ont été au-dessous de tout. Et, cependant, une vingtaine d’hommes de résolution et de sang-froid auraient pu conjurer le désastre. La plupart ont pris la fuite, et qui sait si ce n’est pas eux qui ont foulé aux pieds les malheureuses femmes qu’on a retrouvées écrasées aux portes des sorties ? ».

Petit rappel : d’un point de vue vestimentaire à la fin du XIXe siècle, hommes et femmes ne sont pas sur un pied d’égalité en matière de survie en milieu hostile…

Mode hommes-femmes 1890

Piégées dans leurs longues et imposantes robes bouffantes (imprégnées de glycérine pour gagner en volume), les femmes ont été la proie des flammes. Les cols de dentelles, le satin et l’organdi s’embrasent si facilement ! Accourant terrorisées vers les portes de sortie, elles s’y sont amoncelées, incapables de se dépêtrer dans leurs jupons elles finissent par en bloquer l’accès. Les hommes, ces banquiers et hommes d’affaires, voulant eux aussi sauver leur peau tentent de les enjamber pour fuir, mais elles s’agrippent et hurlent à l’aide. Dans la panique, l’évacuation se transforme en un tragique « chacun pour soi », la bousculade est d’une violence inouïe.

Ainsi, on parle de femmes rescapées de l’incendie mais « victimes de la brutalité, de la lâcheté masculine. Car des hommes ont frappé pour se faire faire place » ! Une religieuse raconte : « Des messieurs m’ont jetée à terre, foulée aux pieds. Ils abattaient des dames à coups de poing, pour fuir plus vite. C’est une jeune-fille qui m’a sauvée ». Et l’article de conclure dramatiquement : «  l’on a trouvé sur le terrain, parmi les pièces à conviction, des cannes auxquelles adhèrent, par du sang coagulé, des cheveux, de longs cheveux de femmes… ».

Aussitôt la sanction tombe! La presse ridiculise alors ces « chevaliers de la Pétoche », ces « marquis de l’Escampette » et autres « sires de Fiche-ton-camp ». On raille ces « hommes qui ont manqué de sang-froid, sinon de courage, et dont toute l’énergie s’est manifestée par une fuite dont ils porteront éternellement la honte. Les noms de ces chevaliers félons circulent de bouche en bouche » condamne encore Le Matin.

Certes, quelques-uns de ces messieurs ont eu un comportement digne de gentlemen, comme le lieutenant Jacquinun, un des sauveteurs du 102e de ligne, « qui fut héroïque follement, défiant le péril, s’y jetant, s’y rejetant à corps perdu ; tirant des flammes ses deux nièces, une de leurs amies, trois inconnues dont la dernière lui meurt dans les bras, tandis que le fléau, acharné à défendre sa proie, mord cruellement le jeune homme à la jambe et au visage — et finalement, tout éclopé qu’il soit, ralliant dans le terrain vague une quarantaine de malheureuses, troupeau ahuri, qu’il mène au salut en brisant la clôture de la rue Jean-Goujon !/a> ».

Mais ce n’est certainement pas une telle témérité qui a animé le baron de Mackau, l’un des principaux organisateurs de l’événement, qui fait bien entendu partie des survivants. Il recevra le lendemain du drame un courrier du père d’une victime, anéanti de douleur, lui déclarant : « Je regrette, monsieur, qu’en qualité d’ancien officier de marine, je sois obligé de vous rappeler que le commandant doit quitter son bord le dernier ».

Reconnaissance des corps au palais de l’Industrie
Reconnaissance des corps au palais de l’Industrie

Les cadavres des victimes de l’incendie sont transportés au palais de l’Industrie où les corps sont disposés le long des murs afin que les familles viennent tenter de reconnaître leurs proches. « Et ces haillons, ces débris, ces restes à demi calcinés, ces pauvres créatures dont les corps transparaissaient comme sous une gaze noire, sous les vêtements consumés, étaient des femmes, des filles, des mères. Elles s’étaient parées il y avait quatre heures à peine, pour porter leur obole au Bazar de la Charité. Ces collets de dentelle, ces boas légers, tout ce luxe exquis de la Parisienne, ces étoffes printanières gaies devaient être pour elles comme le san benito dont on entourait les victimes des quemaderos. Elles étaient joyeuses, elles étaient heureuses. Elles allaient à la grande fête qui plaît au cœur des femmes; celle où l’on donne, où l’on secourt, où l’on console ».

Le Progrès Illustré du dimanche 16 mai 1897 La catastrophe du bazar de la Charité fouilles nocturnes – enlèvement des derniers restes
Le Progrès Illustré du dimanche 16 mai 1897, La catastrophe du bazar de la Charité.

Après la tragédie, une cérémonie en mémoire des victimes fut donnée à Notre Dame de Paris dont le portail était tendu d’une immense draperie noire. La France entière entra en deuil national et de nombreuses commémorations eurent lieu. En 1900, fut érigée sur l’emplacement du Bazar de la Charité une chapelle expiatoire, Notre-Dame-de-Consolation, classée aujourd’hui au titre des monuments historiques.

Et je vous laisse méditer sur cette maxime fort à propos :
« Charité bien ordonnée commence par soi-même » ??

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MA BIBLIO :

22 réflexions sur “Quand la Charité fout le Bazar : l’histoire d’un funeste incendie

  1. Bravo. Sombre fait d’hiver tombé dans l’oubli. Excellente raison pour aller admirer les portraits d’Elisabeth Vigée Lebrun au Grand Palais. Oui le XVIIIème libéra la femme. Ce grand peintre créa sa mode, supprima les corsets, habilla ses modèles de robe en mousseline de coton, supprima les perruques pour laisser les chevelures respirer le naturel accompagnées de simple chapeau de paille. Tout le contraire au XIXème qui enferma la gente féminine, pensons à Madame Bovary…. J’oubliais ne pas manquer non plus au Musée d’Orsay la nouvelle exposition sur les femmes et la prostitution, source d’inspiration de tous les maîtres de la peinture moderne. Je m’empresserai de consulter d’autres histoires ….

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  2. très intéressant , et édifiant . Les hommes de tous temps nous ont offert protection contre soumission , mais jamais ne nous ont protégées . Nous par contre nous nous précipitons vers la soumission la plus crasse, aujourd’hui encore .
    Je ne vais qu’en basket .
    Merci pour ce texte .

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  3. Incroyable fait divers qui nous plonge parfaitement dans l’ambiance de l’époque. Je suis tout de même hébétée par la fuite massive des hommes, quitte à écraser ce qu’il reste de ces femmes sur-emballées… Je ne suis peut-être qu’une idéaliste qui croit à la bonté foncière de l’être humain…

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  4. Votre travail est le bienvenu et très interessant, bien illustré.
    Un livre est paru dans les années 1970-80. « L’incendie du Bazar de la Charité ». Je l’ai prêté… on ne me l’a pas rendu et j’ai oublié le nom de l’auteur, de l’éditeur. Je voudrais savoir si vous avez un lien avec ce livre?
    Merci

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  5. Bien illustré, intéressant article, corsetée le corps de la femme et bondieuseries all around le quartier tout ce monde s’y rencontre se bouscule alors l’aristocratie et les affaires de charité vont de pair en cette fin de 19eme … aussi intéressante est l’affiche qui fait dire à l’aristocrate s’adressant à la religieuse « Voici pour soulager vos pauvres »!

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  6. Article très intéressant sur une tragédie maintenant souvent oubliée. La comportement de certains dans cette tragédie est totalement déplorable, cependant il est regrettable d appercevoir un peu de misandrie dans cet article.
    À toute époque, lors de tels événements, les premières personnes à être sauver, étaient, avec les enfants, les femmes. Hors, lors du seul événement de l histoire (porter à ma connaissance), il y a une majorité écrasante de femmes qui sont les victimes, on s offusque sur la gente masculine ?

    Je ne connais aucun événement qui a découlé une culpabilisation des victimes quand celles-ci étaient des femmes (quasi-toujours donc).

    « Charité bien ordonnée commence par soi-même »

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    1. Bonjour et merci pour votre commentaire 🙂

      Malheureusement j’ai le regret de vous apprendre que la célèbre formule « les femmes et les enfants d’abord » est purement et simplement un mythe, on parle aussi d’une « règle maritime non écrite ».

      Le bon sens veut, bien évidement, que les « plus forts » protègent les « plus faibles » mais si vous lisez l’anglais je vous invite à jeter un œil à cette étude suédoise de Mikael Elinder et Oscar Erixson de l’université d’Uppsalaqui qui, après avoir analysé les naufrages des 18 navires coulés entre 1852 et 2011, a démontré que dans la majorité des cas les hommes se sont préoccupés de leur propre survie et sont donc majoritaires parmi les survivants. (source:http://m.pnas.org/content/109/33/13220.full.pdf)

      Et au passage, j’aime bien trop les hommes pour que l’on puisse me taxer de misandre 😉

      Priss

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  7. Je viens delire le livre « La part des flammes » qyu retrace bien cet horrible fait. Avant ce livre, j’ignorais tout de ce tragique accident.

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  8. Bonjour Priss, superbe article. En cherchant sur le Net je suis tombé sur une vidéo où votre article est cité quasiment mots pour mots (du moins dans le début). C’est un bien bel hommage rendu à vos travaux. Ils sont plus que passionnants pour quelqu’un qui comme moi adore l’histoire (pas celle apprise dans les manuels scolaire qui hélas n’apprennent plus grand chose aux jeunes générations…). Superbe travail.
    Lien vers la vidéo en question :

    Au plaisir de vous lire à nouveau.
    D.C.

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  9. L’énorme disproportion entre le nombre de femmes victimes et celui des victimes masculines n’était pas tellement dû à la lâcheté des hommes qui se sont sauvés les premiers sans penser aux autres (même si quelques-uns l’ont fait). Les raisons majeures sont:

    – les femmes étaient tout simplement beaucoup plus nombreuses au moment de l’incendie: l’après-midi, la plupart des hommes (même les aristocrates d’alors, la majorité d’entre eux occupés et non oisifs) vaquaient à leur travail ou à d’autres occupations (cercles, sport, etc.). D’autant que les oeuvres de charité étaient la chasse gardée des femmes de la noblesse et de la haute bourgeoisie, qui aimaient se retrouver entre elles, écartant ainsi la plupart des hommes.

    – les vêtements amples des femmes rendaient la fuite plus difficile et leurs matériaux étaient très inflammables.

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