Castration et servitude au Moyen Âge : deux bourses pour un harem

Le roman de la Rose, France, XVe siècle. Douce 195. [folio 076v] MS.
Où l’on apprend que le mot « esclave » vient de la traite des peuples slaves sous le haut Moyen Âge et que Verdun n’a pas attendu la Grande Guerre pour devenir le théâtre d’une boucherie infâme…

Ah… les eunuques enturbannés veillant à la pudeur d’odalisques lascivement étendues sur des étoffes chatoyantes ! L’Orient, l’exotisme en somme ! Pourtant ce n’est pas dans la Somme mais dans la Meuse que la douloureuse aventure de nombreux gardiens de harems médiévaux a commencé. Mais reprenons aux origines… Difficile de savoir précisément à quand remonte la pratique de l’eunuchisme. Dans un vieux dictionnaire d’histoire naturelle, j’ai trouvé que Claudien (Ve-VIe siècles) et Ammien Marcellin (IVe siècle), en leur temps, attribuaient cette invention à la mythique reine assyrienne Sémiramis. Rien à voir avec un séminariste, loin s’en faut, puisque la légende encomiastique de cette fondatrice de Babylone remontant au premier millénaire avant notre ère, raconte qu’elle castrait ses amants après les avoir consommés…

Trêve de plaisanterie, les premiers à avoir pratiqué l’eunuchisme sont très probablement les Chinois, chez lesquels des eunuques sont attestés dès le XIIe siècle avant l’ère chrétienne. C’est dans l’Empire du Milieu, sous la dynastie des Chou que l’empereur Chou-Kung édicte, en 1100 av. J.-C., un code dans lequel il énonce les cinq modes de punition grave à appliquer sous son règne : les stigmates sur le front, la section du nez, l’amputation des oreilles, des mains ou des pieds, la castration et enfin la peine capitale (cf. Alexandre Lacassagne). Ce serait donc les Chinois qui auraient enseigné au monde entier l’art de la castration.

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Jupiter émasculant Saturne, Évard de Conty, Le Livre des échecs amoureux moralisés, enluminures par Robinet Testard, vers 1496-1498. BNF, Manuscrits, Fr. 143 fol. 28.

D’ailleurs, pour que ce soit bien clair entre nous, redéfinissons rapidement ce qu’est l’eunuchisme, cet acte turpide qui consiste à ôter les testicules d’une personne voire, dans certains cas, son membre viril en package. À ce propos, le comte de Mirabeau raconte dans son Erotika Biblion, que les malheureux à qui l’on avait tout ablaté, ces « impuissants absolus », étaient qualifiés d’« eunuques aqueducs parce qu’étant dépourvus de la verge qui porte le jet au-dehors, ils sont obligés de se servir d’un conduit de supplément ». Outre l’odieux sobriquet d’un goût douteux, ce procédé est pure barbarie ! Pis encore, l’opération est d’une dangerosité extrême et nombre de ces pauvres châtrés étaient voués aux gémonies. Pour ceux qui survivaient, deux options : si la castration a été pratiquée avant la puberté, alors l’enfant développe des membres grêles et disproportionnés ainsi qu’un crâne plus large que la moyenne. Sinon, « castré après la puberté, l’eunuque prend des seins, des fesses », s’apparentant ainsi à une silhouette féminine (cf. Olivier de Marliave).

Plus proche de nous que ne l’est la Chine impériale, on retrouve des eunuques dès la plus haute antiquité. Chez les Grecs, réduits en esclavage, ils se rendaient utiles principalement dans les gynécées, les appartements réservés aux femmes. N’oublions pas que dans les villes antiques l’esclavage participe de l’organisation de la société et assure un véritable rôle économique dans le développement de la cité. On se souvient d’Aristote (384-322 av. J.-C.) dissociant des hommes et femmes libres les esclaves par nature (La politique, L. I, ch. V.) qui étaient capturés à la suite de guerres, d’actes de briganderie ou de piraterie, ou encore par voie de justice, pour usurpation de citoyenneté ou pour dette. Mais déjà à l’époque, le grand Hérodote (484-425 av. J.-C.) anathématise le « trafic infâme », à but purement commercial, de ces eunuques sur les marchés de Sardes et d’Éphèse, où ils sont vendus à prix d’or « car la fidélité des Eunuques les rend, chez les Barbares, plus précieux que les autres hommes ». En effet, on sait qu’à Byzance par exemple, « on payait 30 solidi un eunuque en dessous de 10 ans, 50 solidi s’il avait plus de 10 ans et 60 solidi s’il était artiste » (cf. p. 198).

Comment expliquer le succès de cette marchandise humaine ? Tout simplement parce que cet homme asservi, avili et dévirilisé incarne l’archétype du parfait esclave, du serviteur idéal, notamment pour les peuples orientaux de l’époque. Dans l’incapacité d’engendrer une descendance, il était fort peu probable qu’il trame quelque complot dans le but perfide de renverser son maître ou son souverain puisqu’il n’aurait aucun héritier à qui léguer cet héritage. De plus, dépossédé de ses génitoires, il pouvait se voir confier la surveillance de femmes sans pour autant représenter une menace pour leurs époux puisqu’il n’était pas censé ressentir de désir sexuel. Bon ça, ça marche que quand l’eunuque a eu droit à l’ablation totale, parce que pour les autres… Le poète satirique Juvénal (Ier-IIe siècles), nous apprend que sous la Rome antique des dames frivoles aimaient à folâtrer avec des eunuques (pas aqueducs donc…) : « il en est qui trouvent délicieux l’eunuque efféminé et ses molles caresses, charmées qu’elles sont de n’avoir ni barbe à redouter ni avortement à préparer. Ingénieuses pourtant à ne rien perdre de la volupté, elles ne le livrent au médecin qu’alors que son membre, bien développé, s’est ombragé des signes de la puberté. Jusque-là, elles laissent croître à l’aise, et dès que les testicules pèsent deux livres, arrive le médecin Héliodore qui les ampute, au seul préjudice du barbier ». Du coup, l’étymologie du mot eunuque, issue du grec ancien eunoukhos signifiant gardien du lit nuptial me semble légèrement galvaudée. Mais ne nous égarons pas en digressions !

Heureusement pour nos eunuques, quelques basileis condamnèrent la pratique de l’eunuchat. C’est le cas de Justinien Ier (483-565) qui « punissait de la peine du talion, les auteurs ainsi que les complices de ces agissements, et il libéra tous les eunuques de l’empire » (cf. p. 198). Grosse pression de Justinien, et on pourrait penser qu’enfin les esclaves vont être traités avec urbanité… N’exultez pas trop vite, car voilà qu’à partir du IXe siècle, les peines infligées aux faiseurs d’eunuques s’adoucissent. Le pape Léon VI dit Le Sage (886-912) décide de supprimer la punition par la peine du talion. Dès lors, celui qui commanditait l’opération n’encourait plus qu’une amende de 10 livres d’or ainsi que 10 années d’exil, tandis que celui qui la pratiquait était fouetté et tondu et se voyait confisquer ses biens (cf. p. 200), ce qui est quand même bien moins pire que la castration, convenons-en… Et l’on va même jusqu’à tolérer cette pratique pour les hommes libres. Oui, parce que les eunuques grimpaient parfois à des postes très élevés et devenaient riches comme Crésus, avec des biens, des propriétés… Du coup, certains parents sacrifiaient un de leurs rejetons pour la bonne cause afin d’assurer l’avenir de la famille, normal.

...
Roman de la Rose, France, XVe siècle. Bodleian, MS. Douce 195, fol. 122v.

Mais pourquoi un tel laxisme voire, l’encouragement au retour de cette pratique barbare ?
Parce que ça rapporte de la pécune, pardi ! En gros, tout cela est lié au contexte économique de l’époque. Vous allez comprendre… À partir du VIIIe siècle se développe un commerce très florissant entre l’Orient et l’Occident. En abondance circulent monnaies, marchandises et hommes lors d’expéditions de commerce et de piraterie sillonnant les fleuves et les mers Caspienne, Méditerranée, Baltique et la Manche ainsi que l’océan Atlantique.

L’Orient musulman, en plein développement, exporte ses soieries, ses épices, son ivoire et autres denrées exotiques vers l’Europe carolingienne. Les Sarrasins quittent nos terres les cales chargées : le cuivre anglais ou germanique, l’étain de Cornouailles, les fourrures rapportées des forêts russes par les Varègues des pays nordiques. Mais aussi les étoffes brochées d’or, les toiles de lin, les draps de laine ainsi que le bois de construction navale et les armes de facture franque ou germanique, notamment les lames d’épée. Bref, d’actifs échanges ont lieu ! Mais de tous les trafics, le plus lucratif, le plus juteux et le plus conséquent, c’est bien sûr celui des esclaves. Alexandre Skirda rapporte dans son ouvrage (cf. biblio) que le trafic des êtres humains constituait sous le haut Moyen Âge « l’article le plus important d’exportation » de l’Occident à destination de l’Orient. Et comme les eunuques sont de tous les esclaves la denrée la plus prisée des Orientaux, les Occidentaux ont rapidement mis en place des circuits commerciaux afin d’assurer leur approvisionnement et faire un maximum de profit. Voilà pourquoi la législation se détend et que les faiseurs d’eunuques reprennent de l’activité…

C’est alors que Verdun entre en scène. Oui Verdun, le plus gros centre de redistribution de « marchandises humaines » du haut Moyen Âge ! Située au cœur des terres, la région mosane connaît effectivement un formidable éveil économique en raison de sa situation géographique avantageuse. La Meuse devient une place forte du monde médiéval et un lieu de rencontre des diverses civilisations puisque les principaux itinéraires commerciaux entre la vieille Europe et l’Orient transitent par la région mosane ! Au nord, les ports de Bretagne, d’Irlande et d’Armorique permettent de multiplier les échanges, tandis qu’au sud, les anciennes voies romaines, les routes du Midi, mènent vers l’Espagne et l’Italie. Longée à l’ouest par les importants fiefs de Reims et Saint-Denis, la Meuse est bordée à l’est par les contrées rhénanes et germano-slaves au-delà desquelles se trouvent l’Empire byzantin et le monde musulman. C’est ainsi que Verdun se transforme en plaque tournante d’un commerce interlope d’esclaves venus d’Europe centrale. Des Anglo-Saxons, Celtes et Germano-Slaves, hommes, femmes et enfants, sont emmenés en masse pour y être vendus et échangés. Les plus nombreux d’entre eux sont d’origine slave, les « saqâliba » comme les appellent les musulmans. Ils sont captifs de guerre rapportés par les armées germaniques ou paysans et pêcheurs razziés par les pirates le long des côtes méditerranéennes.

C’est d’ailleurs de cette époque sombre, plus précisément de la première moitié du Xe siècle, que remonte « l’évolution sémantique du mot désignant le slave dans toutes les langues européennes et orientales, où il a fini par signifier l’esclave par excellence ou l’eunuque » (cf. p. 155). En effet, « esclave » est issu du latin médiéval sclavus qui signifie « slave ». Les esclaves slaves étaient aussi désignés sous le nom d’« esclavons », qui se transforme en « esclave » au XIe siècle. L’historien et médiéviste Charles Verlinden souligne d’ailleurs qu’il « est curieux de constater qu’en arabe, comme dans les langues germaniques (all. sklave, angl. slave, néerl. slaaf) et romanes (fr. esclave, esp. esclavo, itla. echiavo, port. escravo, cat. sclau), […] le nom ethnique des Slaves soit devenu celui de la classe sociale la plus basse » (cf. note 3 p. 304). Curieux pour Charles, ignoble selon moi, que ces peuples aient donné leur nom à une forme de servitude !

Ces captifs slaves font donc halte à Verdun, et ne sont pas au bout de leurs peines puisqu’ils y découvrent la spécialité locale : l’éviration. Verdun était ainsi qualifiée de « manufacture d’eunuques » ou de « fabrique d’eunuques ». Là, les esclaves sont parqués dans des maisons de force, au sein d’une grosse colonie juive, où les hommes et les jeunes garçons sont transformés en eunuques (il semble que des marchands juifs aient été les seuls à pratiquer l’opération). Ces eunuques attendaient en pansant leurs blessures d’être convoyés dans les caravanes de marchands pour Cordoue* ou Venise, où demeure aujourd’hui encore une trace de leur passage, dans le nom du célèbre quai des Esclavons, situé à l’extrémité du Grand Canal. Puis les eunuques slaves étaient acheminés vers les marchés orientaux pour y être vendus avant de rejoindre les sérails des Byzantins et des Ottomans où ils étaient généralement affectés. Certains d’entre eux se sont vu confier des postes importants entrant dans la garde de grands émirs ou occupant de hautes charges militaires et civiles, tandis que les plus illettrés demeuraient de simples factotums.

Voilà pour la petite histoire des eunuques au Moyen Âge… Et n’oubliez pas la « règle d’or », ou comme disait Georges Bernard Shaw (1856-1950) : « Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’il te fît » !

Si cette histoire vous a plu, achetez donc mon livre, pour encore plus de gaudriole !

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* Maurice Lombard insiste sur « l’importance quantitative [du trafic des Slaves] : pour la seule ville de Cordoue, des recensements successifs opérés sous ʿAbd ar-Rahmân III (912-961) font ressortir un accroissement de dix mille saqâliba en une cinquantaine d’années » (cf. p. 155).

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Non biedt kat vis aan in ruil voor penis, anoniem, 1555 [Rijksmuseum].

MA BIBLIO :

43 réflexions sur “Castration et servitude au Moyen Âge : deux bourses pour un harem

    1. Et moi qui croyait naïvement que c’etait Une pratique arabo-musulmane qui après avoir piratés nos côtes et enlevés jeunes hommes et jeunes femmes pour peupler les harems ! Ce serait donc faux…

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      1. Je pense que dès qu’on a su castrer des animaux mâles pour les rendre plus dociles la notion de vider le scrotum des prisonniers de guerre ou des esclaves pour les mêmes raisons est devenue évidente – après tout c’est passablement simple comme opération même s’il faut faire attention (comme pour des taureaux ou des chevaux) que la poche vidée ne s’infecte pas. C’est sans doute alors qu’on a compris que l’opération avait un effet direct sur l’incapacité de bander et de se reproduire – permettant donc un usage spécifique dans les harems ou l’eunuque ne devait pas être sensible à la sexualité de femmes nécessairement exaltées. Mais je pense que toutes les civilisations ont castré les mâles prisonniers – c’était en fait plus humain que de les exécuter et ainsi on s’assurait que le peuple victorieux allait seul avoir pouvoir de reproduction dans le ventre de toutes les femmes, libres ou esclaves. En Inde on parle dans certains récits de véritables collines de testicules coupés.

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      2. C’est exactement ça les trafiquant étaient des juif originaire (si on peut dire) d’Iran et ils ont emmené leur pratiques avec eux. Ce sont les marchands qui ont été enrichis. Il n’y à jamais eu de précédent en Europe même lors de guerre. Dans aucun des peuple d’europe. Les Varègues sont l’unique exception.

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      3. Non, que ni-ni!
        Les musulmans etaient très pieux et gentils, ils sont ainsi encore aujourd’hui. Ce sont les jaloux chrétiens qui disent mal des centils et pacifiques musulmans.

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      4. Tu te trompes beaucoup,les eunuques sont surtout des slaves,mais c’est vrai que la bassesse de peuples arabo musulmane et indou d’avoir ou de cultiver le vice entraînant des lois cruelles à castrer des hommes en grands nombre à cause de l’imperfection de leurs organes génitaux étaient courante souvent sur l’ordre et le désir des femmes désirant voir de nombreux eunuques assister au ebats des couples normaux pour satisfaire leurs vanités et souvent pour punir des hommes qui ont fauté si minime que la faute fût.
        Mois je comprends mal comment quelqu’un de castré permettait à ce dernier d’obtenir un rang élevé dans la société lorsque l’amitié suffit et le travail aussi.
        Moralité je pense que les peuples qui pratiquaient la castration cherchaient un idéal de l’homme bien membre,de plus si c’est cela que l’on osé pas se dire c’est idiot de quoi à t’on peur le monde des pays hors occident restera-t-il conservateur de ses lois bibliques,coraniques et indoues par plaisir de gouverner ou d’emmerder le monde.
        Ce qui voudrait dire torture bien instruite et durable vaut mieux que soins et gentillesse.
        Bonne journée Dominique.

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      5. Je répondrai à ce  » Dominique  » ??? que sont commentaire n’est pas rédigé dans un fraançais suffisamment maitrisé et clair pour qu’on ose se hasarder à formuler une réponse. Au moins 70% des propos peuvent préter à confusion ; comment et pourquoi répondre à un contresens ? Je ne sais pas où l’auteur veut en venir selon ce qu’il décrit des moeurs des musulmans et Hindous que curieusement il met dans le même sac. Sa description de femmes ayant fait subir la castration à des hommes pour des fautes minimes et ensuite les obligeant à visualiser leurs ébats avec d’autres partenaires ressemble au phantasme d’un malade mental. Je crains que des contributions telles que celle de ce  » Dominique  » ne gâche ce débat d’intéret aussi je m’en passerai volontiers !

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  1. Bravo, trës intéressant ! J’ajouterais qu’en échange, les Arabes nous ont donné le goût des voix de castrats, qui s’est étendu jusqu’au Vatican (M. Poizat, La voix du diable). N’empêche que j’aurais adoré les entendre, ils montaient dans les aigüs avec une puissance d’homme, ce que nos haute-contres ne peuvent pas faire – c’est ce qui faisait pâmer les dames. Ils chantaient des rôles héroïques, d’ailleurs (Giulio Cesare) dans la musique baroque, n’est-ce pas 🙂

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  2. 2 remarques de forme, pour la forme: c’est Malek Chebel (on n’aime jamais avoir son patronyme écorché) et Errotika Biblion, ce qui constitue une faute, mais passée a la postérité comme telle.
    Sinon, bravo pour ce passionnant exposé.

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    1. Première faute, accordé, j’ai rectifié.
      Pour la seconde, les deux orthographes existent. J’ai donc employé celle utilisée dans l’exemplaire duquel est tirée ma citation et que vous pouvez consulter en cliquant sur le lien, dans la bibliographie.

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  3. Je ne trouve pas étonnant qu’un domestique qui entrait au service d’une famille était obligé d’accepter la castration en signe de soumission et de respect .
    Ainsi il devenait l’homme de confiance qui pouvait avoir le privilège d’assister a la nudité et a l’intimité des femmes et des enfants.
    Je crois qu’en Inde, cette tradition est encore vivante.
    Les domestiques se doivent d’être castrés.

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    1. Je suis estomaqué ( et le mot est faible ) de devoir et pouvoir encore lire à notre époque votre commentaire mon cher « Sortilége »..! La castration, comme la circoncision ou l’excision sont des actes à mettre au compte de la « mutilation sexuelle » et en ce sens ne peuvent être acceptés par ce qui fait de nous des non barbares c’est à dire le respect de la nature humaine et donc de l’intégrité du corps.
      Eu égard à votre pseudo je vais conclure par une citation tirée du LITTRE
      « Le sortilége est bon pour éblouir les sots, [Hauteroche, Esp. follet, I, 1] »
      Et si l’on décidait de castrer ou exciser les jeteurs de sorts ???

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      1. Mais qu’est ce donc un mot « luxueux » ? Ét comment peut on s’en gargariser ?
        Précisez votre pensée…

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      2. la clitoridectomie et encore moins la circoncision ne se comparent en rien à la castration qui est une annulation de la capacité de se reproduire associée à l’obéissance accrue de l’eunuque comme mammifère domestique par la suppression d’hormones mâles.

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  4. Article très intéressant, mais qui me laisse un tantinet sur ma faim car il ne concerne que le haut Moyen Age. Pour être complet il eut fallu dire quand et pourquoi cette pratique a cessé et ce qu’il en est au Bas Moyen Age.

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  5. j’ai lu cet article avec plaisir,bien documenté ,complet, vraiment bien écrit.
    Si vous décidez d’écrire la suite,je suis client .

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  6. Article tres interessant. Neanmoins je trouve que le travail de bibliographie pourrait s’accompagner d’un travail de source précises, d’autant que le passage sur les « colonies de juifs castrateurs » me parrait bien obscur. J’avais à moitié relevé au debut, mais quand j’ai lu certains commentaires qui associaient l’excision, la circoncision et la castration, j’ai sauté au plafond. Je me demande si il n’y a pas un amalgame dangereux : dans les lois juives, seule la circoncision est pratiquée, pas l’excision.

    Qualifiée par certain de « mutilation sexuelle », je reste donc dubitatif sur cette affirmation et je voudrais bien que l’on m’indique la source complete si cela est possible.

    Je vous remercie.

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    1. Bonjour Arthur,

      Les sources précises sont accessibles via les liens rouges sur lesquels vous pouvez cliquer dans le texte. Je vous rassure, aucun amalgame dans mon article entre la circoncision et la castration. Vous pouvez trouver des informations supplémentaires sur le commerce d’esclaves au sein de colonies juives au Moyen Âge dans :
      – L’Espagne musulmane au Xe siècle: Institutions et vie sociale de Lévi-Provençal (voir un compte-rendu ici : http://www.persee.fr/docAsPDF/rbph_0035-0818_1934_num_13_1_1465_t1_0302_0000_2.pdf

      – Espaces et Réseaux du Haut Moyen Age de Maurice Lombard (p 80 et suiv) https://books.google.fr/books?id=YEiqb_8QCdAC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

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  7. Bravo pour cet article absolument passionnant. Je m’attendais à voir apparaître Abélard sans doute un prochain article. Très cordialement

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  8. Félicitations pour votre travail et votre implication avec une pointe d’humour !
    Je connaissais les grandes routes de champagnes, mais pas l’importance de Verdun avec les revers des sociétés…
    Le marché du vin romain se faisait en monnaies d’esclaves par nos gaulois phocéens… Avant le moyen-age, l’axe sud-nord, Rhône Rhin, chemins de l’extension de la vigne… Avait, je pense une grande importance… Avez-vous rencontré des écrits sur ces axes de marchés d’esclaves avec leurs déviations ?
    Merci pour ce partage. Bien à vous.

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    1. Bonjour et merci pour votre commentaire. Je vous recommande de jeter un œil à « Espaces et réseaux du haut Moyen Âge » de Maurice Lombard qui retrace bien les différents axes commerciaux de l’époque et notamment ceux du trafic d’esclaves. À bientôt sur Savoirs d’Histoire 🙂

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    2. « Le marché du vin romain se faisait en monnaies d’esclaves par nos gaulois phocéens…  » Contre-vérité honteuse : c’est de l’or et bien de l’or qui était échangé contre le vin. Les gaulois étaient étrangés au commerce d’esclave. Leur culture n’étaient pas structurés de la sortes et tout les travail archéologique en attestent.
      Vos « phocéens » n’étaient pas gaulois.

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  9. J’ai eu très mal en lisant votre article et à la fin je me suis précipité aux toilettes pour faire une vérification !!!
    Cela dit vos articles sont un régal d’érudition et d’humour
    Merci Priscille

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  10. Article érudit, bien documenté et bien distancié grâce à une pincée d’humour car on peut (sou)rire de tout jusqu’au pire-preuve en est- , extrêmement intéressant et souhaitons-le, utile…
    Très apprécié, merci.

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  11. Très bon article très intéressant. Néanmoins…. une petite erreur: le gynécée, lieu réservé aux femmes dans la Grèce antique est une légende. On a longtemps cru à son existante mais aucune preuve archéologique ne vient confirmer cela. Il y avait bien des lieux réservés aux hommes: banquets, assemblées… mais pour les femmes rien. La maison familiale était leur lieu.
    Mes sources: 3 profs d’histoire grecque de la fac de Rouen dont une experte dans l’etude des femmes en Grèce antique.
    Cordialement, Marlene

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  12. Ce n’est pas la première fois que je lis ceci, et il y a sans doute une part de vérité, mais autant il n’est pas impossible que certains chirurgiens juifs (puisque à l’époque romaine les Romains associaient facilement circoncision et castration) aient été particulièrement habiles à enlever leurs testicules aux personnes esclavagisées venues du Nord, autant l’idée qu’on allait ramener des gens de la Méditerranée à Verdun pour le faire est absurde, et de plus l’antisémitisme féroce de la chrétienté a très bien pu charger les soi-disant ‘spécialistes juifs’ de tâches qu’ils n’ont peut-être jamais accomplies. Je ne doute pas un seul instant, cependant, que les mohels n’aient été habiles à castrer comme ils l’étaient à circoncire, surtout sur des organes pré-pubères, et sans doute avec un réel plaisir de couper des chrétiens et de faire du fric en même temps grâce à leur habileté chirurgicale. Mais si c’est le cas les Juifs…sont en compagnie du monde entier.
    La castration des mâles à des fins domestiques est courante dans toutes les cultures à peu près sans exception à partir du moment où l’on constate que pour les animaux le seul moyen d’avoir des animaux domestiques contrôlables et productifs, en particulier pour les boeufs et les chevaux, est de retirer les testicules des taureaux et des étalons, sauf pour ceux que l’on garde à des fins de reproduction – même si l’on mettra longtemps à déterminer officiellement et scientifiquement que le sperme est l’élément essentiel dans la reproduction sexuée, par contre la science pragmatique n’a pas mis très longtemps à indiquer aux sociétés agricoles que la semence est responsable de l’engrossement des femelles, humaines ou animales, même si on lui associe souvent des esprits, des vers magiques, etc…Il y aura donc castration massive de mâles à des fins de domesticité et on voit mal en quoi couper des testicules humains est plus ou moins immoral que de couper ceux d’un taureau! Les analyses faites sur les circuits africains et égyptiens – avec des centaines de milliers de mâles castrés pour le moins – a montré que les marchands recouraient à des spécialistes (et plus le castreur castre, meilleur il devient, évidemment) pour éviter le risque de décès qui était évidemment une perte financière dans la vente de mâles esclavagisés (dans toutes les cultures la personne esclavagisée n’est pas vue comme ‘personne’ mais comme un bien matériel). En Egypte les moines coptes (donc chrétiens) étaient particulièrement réputés pour savoir bien couper les hommes et surtout les jeunes garçons – l’hémorragie étant particulièrement difficile à arrêter surtout lorsqu’il s’agissait d’enlever également le pénis, dans le cas des jeunes noirs en particulier.
    Le but de la castration était évidemment triple: domestiquer et rendre plus calme (1), réduire l’appétit sexuel éventuel (2), supprimer la capacité de reproduction et donc les désirs de fonder une dynastie quelconque (3). On parle un peu partout de millions d’eunuques au fil du temps, dont certains auront des carrières brillantes, prouvant entre autres que réussir dans la vie ne demande pas nécessairement un pénis. On parle de beaucoup d’eunuques anonymes, évidemment. On parle d’un système, comme en Chine ancienne, où être castré est synonyme d’avancement social et de travail professionnel. Dans certains cas, le dilemme est simple: vaut-il mieux crever de faim toute sa courte vie avec une paire de couilles, ou se les faire couper et avoir une vie plus longue et plus intéressante?
    Associer sans arrêt la circoncision et l’excision à la castration n’a aucun sens. La circoncision est une opération d’hygiène simple qui n’a jamais fait d’un étalon un cheval domestique (oui, les chevaux aussi ont un fourreau sur le gland, et il leur cause souvent des problèmes d’irritation, comme aux mâles humains non circoncis) et l’excision ‘standard’ (clitoris et petites lèvres) n’a aucun rapport avec la castration puisqu’elle n’ôte pas à la femelle humaine la capacité de se reproduire ou d’avoir une vie sexuelle. Penser que les femmes excisées n’ont pas de désir sexuel est par ailleurs un bon outil de propagande, mais pas une réalité.

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    1. La circoncision est une opération d’hygiène simple : c’est la justification poussive des circoncisionistes . Le prépuce est une protection très astucieuse du gland, chez l’enfant puis chez l’adulte. Pourquoi la nature se serait-elle fatiguée à le créer sinon ? Quel orgueil de vouloir rectifier la nature, et pour des raisons fallacieuses. Certes il y a parfois des malformations, que l’on peut rattraper sans être radical.

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    2. 1- la castration animal est moin grave que la castration humaine.
      2- beaucoup d’homme, surement la majorité, préférerons mourir que d’être castrer. Je suppose que vous n’en faites pas partis.

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  13. La castration serait pourtant une réponse plus adéquate que la chimie à la pédophilie et au viol. Il met le genre masculin en position de rétablissement d’égalité en terme de risque d’abuser du corps de l’autre par la force. L’homme privé de ce qu’il ne parvenait pas – ou ne voulait pas – contrôler redevient humainement sociabilisable par un acte de justice qui ne pourra plus être remis en cause. Notre société face à des déviances qui ne sont pas gérables par aucune thérapie ni aucune mesure de surété dans la durée se retrouve impuissante à répondre à la pédophilie qui difficilement se laisse encadrer tant par la psychiatrie que par le pénalisme. Des individus récidivent après leur peine tant que leur libido les y conduisent ; la société encaisse tout en allumant des bougies pour les victimes – chacun tant soit peu raisonnable se refuse à redresser guillotines et gibets bien entendu mais aussi absurde que celà puisse paraitre nous nous comportons comme si les victimes avaient la faculté de disposer de plusieurs vies ! Ainsi 12 ans, 15 ans, voire 20 ans après le violeur auquel la sanction pénale n’aura servi à rien, le pédophile inguérissable recommencera …
    Ne vaut-il pas mieux la castration ? Tant pour l’auteur que pour la société ?
    L’histoire nous a montré qu’un castré peut obtenir une forme de dignité dans nos sociétés ; le refus la castration n’est-elle qu’une survivance d’un protectionnisme machiste absolu qui surtout ne veut en aucun cas se remettre en question tel que seuls les mâles seraient aptes à communoquer avec dieu pour pouvoir transmettre sa  » parole  » !

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    1. La vraie castration – l’orchiectomie où l’on retire les glandes du scrotum et où l’incapacité d’érection suivra automatiquement – est la seule manière de s’assurer que le pédophile ne pourra plus recommencer puisque pénétrer et jouir lui sera désormais impossible. Dans le cas d’une femme pédophile la clitoridectomie s’impose. L’opération devrait s’accompagner d’une thérapie collective de contrôle dans un groupe d’eunuques ou d’excisées de manière régulière.

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    2. Non mais qu’est-ce que c’est cet espace commentaire. J’ai l’habitude d’internet, surtout les commentaires youtube navrant mais là ! Bientôt on vas discuter ensemble si oui ou non il faudrait rétablir l’esclavage ?

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      1. Se pourrait-il qu’une dimension de la virilité  » responsable  » – sexualité et reproduction maitrisée ( rétention du spasme et musculation du périnée ) vous échappe totalement ? Ce  » développement  » n’est pas accessible semble t-il à tout un chacun, certes, mais de là à confondre abus sexuels contenus par une castration encadrée par la loi et vos  » glapissements  » ou cris d’orfraies sur un  » retour  » de l’esclavage il y a un énorme fossé ! J’ajouterai qu’il existe encore des lois cantonales en Suisse qui requièrent pour un homme convaincu de viol ou d’actes pédophiles la castration physique pour que celui ci soit relaché de détention ; cette mesure étant jugée comme la seule considérée efficace pour ne pas remettre en liberté un individu jugé dangereux pour la paix sociale, ( la castration chimique étant considérée comme bien trop incertaine ). Avoir le courage de considérer les comportements masculins sous cet angle  » hormonal  » n’est pas un  » retour à la barbarie  » mais une approche factuelle concernant les violences sociales – sexuelles ET comportementales – imputables à 80% au genre masculin ( en ce monde 8 prisons sur 10 sont des prisons d’hommes généralement en sureffectif ). La croissance démographique illimitée et sans mesure de notre espèce est un sujet brûlant d’un autre ordre qu’on ne met pas sur la table mais qu’il faudra bien considérer inévitablement sans détourner le regard. Votre réaction laisse entrevoir une immaturité probable face à la considération factuelle d’un tel sujet primordial pourtant toujours mis sous le tapis dans nos systèmes où la prévalence masculine est toujours mise en avant par les tenants de ce qu’ils appellent  » nos valeurs  » – bien qu’elles s’opposent à la raison en principe inspiratrice de notre conduite – telles les instances musulmanes, Poutine, Trump et tous les autres qui par contre pour leurs animaux domestiques pratiquent une  » sélection raisonnée  » ( autres  » valeurs  » opportunistes ). Dans la mesure où la femme représetera toujours la vie et l’avenir de l’humanité je vous invite à bien réfléchir et bien ciseler votre prise de conscience lucide sur ce que pourrait devenir l’avenir de la condition masculine dans une société VRAIMENT  » civilisée « .

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  14. bonjour

    tout cela est assez édulcoré
    il n y avaient pas de limite d age…..!!!!!
    …. pendant les castrations
    il faut savoir que les serpes.. les couteaux étaient
    souvent rouillés, puis
    le sang coulait partout
    et surtout
    50 voire 70 % décédaient des suites de cette  » opération »

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  15. Bonjour, je suis arrivée sur votre article en visionnant cet excellent documentaire https://www.youtube.com/watch?v=Thv_tmb8lwY sur les vikings et la traite des paiens et l’esclavage. C’est tellement hallucinant que je vérifie ce que je peux notamment « la fabrique d’eunuques à Nantes ». Merci pour votre article (Excellent documentaire qui permettront à certains de ne pas tout mettre sur le dos des juifs….)

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